La sophrologie, une pratique de relaxation accessible facilement, aide les patients qui souffrent du syndrome du côlon irritable en leur permettant de contrôler au mieux leurs maux de ventre.  Ce syndrome se manifeste par des maux de ventre, de la diarrhée, de la constipation, des spasmes et des ballonnements.

intestin Côlon

intestin Côlon

Le syndrome du côlon irritable, c’est quoi ?

Également appelé colopathie fonctionnelle, le colon irritable est un dysfonctionnement du système digestif.

Quelles sont les particularités du syndrome du côlon irritable ?

Le syndrome du côlon irritable se caractérise par les troubles suivants :

  • irrégularité des contractions intestinales, trop faibles (constipation) ou trop fortes (diarrhée),
  • sensibilité accrue des intestins, rendant pénibles les manifestations habituelles comme les flatulences ou les ballonnements,
  • micro-inflammation de l’intestin grêle et du côlon,
  • dysfonctionnement de la flore intestinale,
  • augmentation de ces phénomènes après les repas ou avec certains aliments.

Quelles différences avec les autres maladies de l’intestin : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, maladie cœliaque ?

Si les maladies inflammatoires de l’intestin ont des symptômes proches de la colopathie multi factorielle, ce qui l’en distingue principalement est l’absence d’inflammation du côlon.

La rectocolite prend place dans le côlon, mais l’inflammation y déclenche des ulcères douloureux qui peuvent être irrémédiables. On la reconnaît surtout à la présence de sang dans les selles.

La maladie de Crohn s’étend dans tout le système digestif et peut entraîner des ulcères, voire des perforations, que l’on traite par chirurgie. On la confond souvent avec le côlon irritable, ses symtômes étant similaires. La prévalence est d’environ 150 000 malades en France, ce qui en fait une maladie relativement rare.

La maladie cœliaque est provoquée par des peptides toxiques du gluten. Elle atteint les personnes génétiquement prédisposées. Elle ne touche pas plus d’un pour cent de la population. Si certains côlons irritables peuvent aussi être provoqués par le gluten du blé, il faut savoir que ces cas ne représentent que 3 % de la population.

En quoi la sophrologie peut aider à diminuer les symptômes ?

La mise en pratique de conseils en nutrition et l’utilisation des médicaments antispasmodiques ou laxatifs soulagent, il est vrai, le côlon irritable, mais leur effet ne dure pas longtemps. En revanche, l’utilisation de la sophrologie devient une piste intéressante, qui aide le patient à mieux contrôler les douleurs de cette affection chronique. S’il est vrai que l’efficacité de la sophrologie n’est pas encore scientifiquement validée, l’expérience démontre pourtant une grande efficacité dans le traitement du côlon irritable par la sophrologie.

Elle peut ainsi agir sur :

  • la douleur,
  • le transit,
  • le stress,
  • l’estime de soi.

Comment la sophrologie permet de traiter la douleur

La sophrologie modifie l’état de douleur. La technique de la sophrologie utilise la visualisation de relâchement profond, en travaillant sur les sensations. Pour le cas précis d’une douleur due aux ballonnements, la sophrologie utilise la substitution sensorielle pour l’amélioration de la colopathie. Cela consiste à remplacer la douleur par une nouvelle sensation, la chaleur notamment.

Le principe consiste à réchauffer la main et la poser sur le ventre. L’action de cette chaleur dure environ une heure après chaque séance. Ce geste de pose de la main chaude sur le ventre est simple et rapide, il s’effectue lors de nouveaux épisodes de douleurs et permet de retrouver rapidement l’apaisement.

Ce processus doit toujours commencer par une respiration abdominale avec une dizaine de minutes de scanner corporel. Cette technique permet une prise de conscience, les yeux fermés, du contrôle de son muscle vital. Les muscles sont relâchés l’un après l’autre. Durant cette période de relaxation profonde, le deuxième cerveau se situe à mi-chemin entre le sommeil et la veille.

La régulation du transit par la sophrologie

La sophrologie régule le transit. Quand il s’agit de réguler la motricité intestinale, le praticien utilise plusieurs outils. Dans le cas de la constipation, la respiration profonde de barattage est la plus efficace. Cette respiration consiste à vider les poumons complètement au moyen de plusieurs petits coups d’expiration par la bouche, saccadés et rapides, comme si l’abdomen était aspiré vers l’intérieur. Une fois le ventre en apnée, les poumons vides, on procède au relâchement, et avant l’inspiration nasale on le rentre à nouveau, puis on recommence, une dizaine de fois. Le ventre est comme palpé-roulé par l’intérieur.

Ce massage de l’abdomen relance le travail des intestins paresseux, il est très énergique. Pour les personnes très sensibles, il est préférable d’utiliser la sophro-activation vitale. En position assise et droite au bord d’une chaise, le patient respire normalement en se concentrant sur son propre ventre. Le fait de prononcer mentalement le mot « activation » à l’inspiration et le mot « vitale » à l’expiration durant une minute permet de libérer les tensions abdominales et de réduire la constipation.

Lutter contre le stress par la sophrologie

La sophrologie agit contre le stress, qui aggrave la colopathie fonctionnelle. Une bonne gestion du stress est donc indispensable, et la respiration est la technique de base.

L’une des techniques est celle de la respiration au carré, au cours de laquelle on compte 4 secondes, mentalement, par phase respiratoire :

  • ins-pi-ra-tion,
  • re-tiens-mon-souffl’,
  • ex-pi-ra-tion,
  • vi-der-pou-mons.

Pour renforcer l’effet, il est possible de mixer cette respiration avec une phrase de renforcement positif, comme « je me détends », exprimée mentalement à l’inspiration, puis visualisée à l’expiration.

Comment améliorer l’estime de soi par la sophrologie ?

Le syndrome du côlon irritable génère une mauvaise estime de soi, la honte de faire des aller-retours réguliers aux toilettes, de libérer des pets et d’émettre des gargouillis. En vue de gérer au mieux et sans honte ces situations désagréables, il est utile de réaliser des exercices de visualisation. Exemple : visualiser une scène de restaurant avec des amis, s’imaginer avoir besoin d’aller aux toilettes, puis se lever, en présentant ses excuses aux personnes présentes sans complexe.

Le fait de visualiser comme des situations normales, où personne n’est gêné, les situations difficiles à vivre permet de se libérer de la honte et de renforcer l’estime de soi.

Faut-il pratiquer la sophrologie avec un sophrologue ou seul ?

Il est conseillé de commencer la pratique avec un sophrologue, pendant 4 ou 5 séances réparties sur 10 à 12 semaines. Cela permet d’apprendre à gérer seul son côlon irritable. Ces séances coûtent environ 50 €, et le prix peut être moins élevé pour des séances groupées. Les séances peuvent être enregistrées pour permettre au patient de pratiquer les mêmes exercices chez lui, pendant quelques minutes quotidiennes.

 

Il est vrai que la sophrologie n’est pas encore reconnue par la science, néanmoins ses effets sur le syndrome du côlon irritable prouvent à quel point elle est une pratique indispensable. Il appartient donc aux chercheurs de continuer leurs travaux, à partir de cette pratique pour arriver à trouver une solution thérapeutique reconnue et venir au secours de ces nombreux patients qui souffrent.